Sunday, December 9, 2007

Alarmant ou alarmiste ?

Je devais rencontrer des gens importants de la Banque de Développement Asiatique pour leur présenter les activités d’ACF en Mongolie, malheureusement ils ont du annuler car ils avaient pris trop de retards avec les services ministériels… dommage car j’avais bien potasser le sujet pendant 3 ou 4 jours, du coup comme je suis prêt je vous fait un petit topo sur la Mongolie.

Dans le années 90 le passage brutal d’une économie socialiste a une économie de marché a complètement déstabilisé et déstructuré l’économie et la société Mongole.ACF est arrivé en Mongolie en 2001 suite a trois années de dzud consécutifs (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mongolie). A la suite de ces trois hiver les éleveurs mongol ont perdu en totalité 10 millions de tête de bétails ce qui représentait 1/3 du cheptel mongol. Cette situation a poussé de très nombreux éleveurs a vendre les dernières bêtes qui leurs restaient pour pouvoir acheter les produits laitier et la viande (régime alimentaire Mongol) qu’ils ne pouvaient plus produire. Rapidement un grand nombre d’entre eux s’est retrouvé complètement démuni et a migré vers les centre urbain et principalement vers Ulaanbaatar dans le but d’y trouver un travail.
Malheureusement Ulaanbaatar, ville dans laquelle se concentre 40% de la population est loin de pouvoir absorber cet exode, et l’on se retrouve avec une concentration de misère urbaine.
Dans les quartiers de ger ,où s’installent les nouveaux arrivant, en périphérie de UB on trouve pelle mêle les problème suivant : problèmes d’accès a l’eau et de qualité de l’eau, malnutrition, chômages, maladies diarrhéiques liés a l’eau et donc par extension taux de mortalité infantile largement supérieure a la normale. Ajouter a cela le fait que suite a une étude officiel Mongole 50% de la population a un problème d’alcoolisme, s’en suit donc problèmes de violence, de problèmes de santé suite a exposition a l’alcool des fœtus ( oui il y a des problèmes d’alcoolisme chez les femme enceintes), de malnutrition chronique car l’argent du foyer n’est plus suffisent pour une alimentation équilibré, de marginalisation, et de climat familiale très tendu et ne nombreuses fugues ce qui explique que certains enfants vivent dans la rues depuis des années.
A cela s’ajoute le problème su system d’enregistrement, pour pouvoir profiter du filet social il faut être dûment enregistrer ce qui implique une dépense d’environ 30 a 50$ (donc rigoureusement impossible pour les démunis, cf. la Mongolie en quelques chiffres ci dessous) et un parcours du combattant en bonne et due forme. Pas d’enregistrement signifie : pas de sécurité social, pas de possibilité d’avoir un travail officiel, impossible d’être propriétaire d’un terrain….
Donc même si la tendance est la baisse de la pauvreté en Mongolie , les difficultés structurelles restent extrêmement préoccupantes. Le taux de croissance moyen de ces dernières années ferait pourtant rêver plus d’un pays : +6,7% ( merci a l’industrie minière, le tourisme, et élevage et ses dérivés tel le cachemire), et le nombre de tête de bétail est revenu en 2006 a son niveaux de 1999. Malheureusement l’instabilité politique, la corruption généralisé, le system social inégal ( les riches et les pauvres touchent les même aides), ne favorise pas la répartition des richesses. L’état met en places des politiques anti corruption , des plans urbains d’accès a l’eau mais ces politiques ne fixe ni moyens, objectifs, ou deadlines. Par exemple la politique de l’eau dans les quartier de ger est sous la responsabilité de 6 différents ministères et quand l’on connaît les méandres de la cultures bureaucratique locale on comprends qu’il y a peu de chances que ça change tout seul. D’autant plus que les politiques votés par l’Etat semble surtout faites pour engranger les fonds d’aides internationaux (comme les 200 millions de dollars granted par le Millenium challenge suite aux lois anti-corruption)

Acf a donc mis en place des activités dites de réponse ou d’urgence tels les distribution de nourriture dans l’Aimag de Bayan Ulgii et les soupes populaires en milieux urbain.
Et des activités dites structurantes tels les programmes de formation a la culture maraîchère individuel (près de 3000 bénéficiaires) ou au sein de structure tels les associations ( 5 associations créées a UB) ou les coopératives agricoles ( 8 coopératives créées a Bayan Ulgii), la création d’un TFU ( therapeutic feeding unit ) au sein d’un hôpital et la formation de plus de 2500 infirmières et médecin sur la détection et le traitement de la malnutrition.
Malheureusement fautes de donneurs institutionnels ACF ne renouvellera pas les cycles qui arrivent a termes en 2008-2009, et donc se positionne sur une stratégie de passation des activité aux autorités locales, lesquels ACF a intégré autant que possible au processus depuis le début.

En 2008 ACF lancera un programme de protection / gestion des sources naturelles en périphérie de UB et de sensibilisation a l’hygiène avec l’organisme responsable de la gestion de l’eau pour la ville de UB (cofinancement ACF et la Ville de Paris). Commencera aussi le programme de recherche nutritionnel opérationnel qui sera un programme pilote de recherche au sein d’ACF sur le traitement de la malnutrition ( Fonds ACF). Et pour finir nous sommes l’étude sur un projet d’aide a l’enregistrement des familles démunies.
Donc la stratégie 2008-2009 est donc a la réduction des activités ACF, et axée sur un petit pôle recherche et plaidoyer auprès des autorités.

En quelques chiffres : la Mongolie est le 116eme pays sur 177 selon le classement de développement humain ( rappelez vous vos cours du collèges sur l’ IDH !). En 2006, 14% de la population vit avec moins de 1$/jour/pers et 34% avec moins de 2$. Dans les ger area la consommation journalière en eau est de 5 a 10 litres/ jour/pers, sachant que le minimum fixé en situation d’urgence par le standard SPHERE 2004 de l’ONU est de 15litres/jour/pers.
Enfin la Mongolie est touché par la désertification (avec l’extension du Gobi, la disparition en 50 ans de nombreuse sources, rivières et lac) qui est encore accentué par le surpâturage ( le nombre de chèvres a drastiquement augmenté suite a la hausse du cours du cachemire, hors les chèvres lorsqu’elle broutent arrachent l’herbe ce qui rend la régénération des pâturages plus longues et difficile dans ce climat très aride).

Ecrivez a l’arc et envoyez nous des sioux !

3 comments:

Emi said...

Ce topo aide a mieux comprendre ton taf, il aurait dû arriver bien avant!! Tout de suite c'est plus clair!
Bisous et à bientôt.
Je rentre le 20.

sadhaka_alex said...

Bon maintenant qu'il est parti l'olivier, on peut foutre la ZERMI du 92 dans son blog ouéééé

Anonymous said...
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